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"Et si...", un conte poétique de Marylise GRAND'RY

Marylise GRAND'RY, qui habite à Ans, en Belgique, écrit notamment de la poésie.

Ici, elle a imaginé un conte poétique, "Et si...", dont voici l'enregistrement audio :

Et en voici le texte écrit :

Et si …

 

Une histoire de Marylise GRAND'RY 

 

Il était une fois deux jeunes Sapiences

Que tout opposait à commencer par leur conscience.

 

Ils habitaient des appartements voisins,

Dans la résidence Corps Humain.

 

L'un s'appelait Être et l'autre Avoir.

 

Avoir roulait en Jaguar.

Être prenait le train.

Mais régulièrement, ils se croisaient sur le chemin

Qui les conduisait sur leur lieu de travail "La Vie",

Une maison ancienne qui éditait de la poésie.

 

Ils ne fréquentaient pas les mêmes endroits

Et n'avaient aucun ami en commun, de surcroît.

 

Avoir sortait avec Orgueil, Jalousie, Acquérir, ...

Être trainait avec Plénitude, Respect, Devenir, ...

 

Un jour, alors que Etre prenait d'habitude les escaliers,

Elle décida, vu son retard, de prendre l'ascenseur par facilité.

 

Avoir s'y trouvait déjà, comme tous les matins.

A la vue de la belle Sapience

Il se redressa avec prestance

Et la salua d'un signe de la main.

 

Les portes fermées, ils n'eurent pas le temps

De prononcer des mots sans grande ingéniosité,

Quand un son tonitruant

Leur perça leurs tympans,

Annonçant une panne d'électricité.

 

Instantanément, le noir régna,

Le silence s'installa.

 

Au bout de 30 secondes, on entendit une petite voix apeurée.

-"Etes-vous là ? "

 

Avoir la rassura.

Il lui parla de tout, de rien pour la rassurer.

 

Au bout d'un quart d'heure,

Ils piaillaient avec bonheur.

 

Au fond d'eux, ils se réjouissaient de cette situation

Qu'ils n'auraient jamais espérée dans leur for intérieur.

 

Cela faisait déjà un moment qu'ils ressentaient des émotions,

Quand le destin les faisait se croiser à toute heure.

 

Ils se rapprochèrent, se touchèrent pour se rassurer.

Où était-ce leur opposé

Qui les poussait dans cette intimité ?

 

A l'extérieur, des personnes travaillaient à les libérer

Alors qu'ils ne souhaitent qu'à la prolongation

De ces heures inespérées

Qui faisaient croitre leurs émotions.

 

Le baiser qui s'ensuivit,

Les surprit.

 

Être, qui était moins audacieuse,

Avait peur des conséquences de leur amour naissant

Sur leurs amis et parents.

 

Avoir qui agissait de façon plus présomptueuse,

S'amusait et s'imaginait leurs futurs soirées

Qui réuniraient leurs deux modes de vie opposée.

 

Ils présenteraient Jalousie à Partage…

Tous deux aimaient déjà le potage.

 

L'éternel conquérant Acquérir,

Flirterait avec Devenir

Et Orgueil philosopherait avec Respect

Qui étudiera ce dernier sous tous ses aspects.

 

Avoir et Être riaient de bon coeur

Devant ce tableau de bonheur.

 

De quoi faire parler les bouddhistes, les sages et les savants

Durant un long moment.

 

A cet instant, les portent s'ouvrirent.

 

Tous deux se relevèrent prestement

Heureux de découvrir

Ce qui les attend

Dans leur nouvelle Vie.

 

Derrière eux, les passants souriaient

A la vue de ces deux Sapiences

Que tout opposait

Dans leur existence.

 

Leur futur lentement s'écrit.

 

Mais cette histoire fait partie d'un autre récit.